Le service public d’éducation confisqué par l’Éducation nationale et le ministre en titre : sur ce blog – de longue date – et sans doute ailleurs, tout a été dit. Resterait à en tirer les conséquences, ce qui est une autre histoire.
Une promotion en récompense d’une cote de popularité dans les sondages ; une cote de popularité en récompense d’une succession d’annonces démagogiques et d’une surreprésentation médiatique. Le bilan de six mois de présence à la tête de l’EN est vite fait. Interdiction de l’abaya, « expérimentation » de l’uniforme, redoublements, examen de passage en lycée, laïcité punitive : un peu court comme projet éducatif – même noyé sous les formules ronflantes autour de l’autorité ou d’un « choc des savoirs » – mais suffisant pour assurer la carrière d’un politicien sans scrupules. Pour l’école, un bilan qu’on qualifiera, dans le meilleur des cas, d’insignifiant, réduit à une communication qui tourne à vide ; plus grave, si la politique initiée par Attal devait être poursuivie et amplifiée par son successeur, comme une étape de plus dans la banalisation des idées de l’extrême-droite.
Quoiqu’il en soit, la confusion entre programme éducatif et plan de carrière n’a été rendue possible que par la soumission pleinement assumée de l’Éducation nationale à un ordre hiérarchique dont le ministre est le chef indiscuté, aux pouvoirs amplifiés par des médias et des réseaux sociaux qui n’existaient pas autrefois.Un service public d’éducation ne peut-il se concevoir que structuré autour d’une hiérarchie engoncée dans l’obséquiosité et/ou tétanisée par la peur de désobéir ? Sous une tutelle à la fois étouffante et frivole ? Les personnels de l’Éducation nationale, dont le travail, de par sa nature, n’a de sens que sur le long terme, peuvent-ils considérer comme légitime et plus simplement prendre au sérieux un ministre qui prétendait révolutionner l’école en huit semaines et qui abandonne son poste au bout de six mois ? Autant de questions qu’il faudra bien mettre un jour au premier rang des préoccupations.
… et qui l’ont été sur ce blog, tout spécialement ces derniers mois :
Le service public d’éducation au service du ministre : l’extrême-droite comme horizon
Treize millions d’élèves en uniforme pour le service d’Attal
La réforme d’Attal : un coup d’état éducatif
Une révolution réactionnaire pour l’Ecole : le service public d’éducation au service d’Attal.
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