Tir groupé des médias, locaux comme nationaux, effroi dans
les salles de rédaction, fureur des politiques. Bombardements sur Kherson ?
Sur les hôpitaux de Gaza ? Nullement : à Nice, des élèves de CE2 « surpris
en pleine prière » pendant la récré, « les signalements se
multiplient », peut-on lire dans 20 minutes. Et les politiques et les médias de s’emballer
dans une sainte fureur au côté de l’Éducation nationale. Estrosi, toujours à
l’affut lorsque la république est menacée (sauf un soir de 14 Juillet sur la Promenade des Anglais), dénonce les « graves
atteintes à la laïcité », affirmant, dans un communiqué commun avec la
rectrice d’académie : « notre République laïque que nous défendons et
en laquelle nous croyons est notre socle collectif… », avant de conclure
par un vibrant « nous ne laisserons rien passer ». En juin déjà,
l’alerte avait été chaude, déclenchée, cette fois-ci, par des élèves de CM1-CM2
- « des faits extrêmement graves » (Estrosi) - immédiatement remontés au
ministre (Pap Ndiaye) qui les avait jugés « intolérables »,
mobilisant dans l’urgence une brigade « valeurs de la république »
(ça existe…), répondant ainsi aux sollicitations pressantes de Ciotti qui de
son côté appelait l’État à « intervenir de toute urgence ». Les
parents de la Peep 06 jugeaient de leur côté « le sujet particulièrement
grave », « inadmissible » pour le groupe écolo de la mairie de
Nice. La préfecture était mise en état d’alerte, un peu comme pour les
incendies de forêt…