Dans le flot d’images relayés sur le SNU par les médias, la plus marquante, parce que la plus diffusée, est celle de ces jeunes en uniforme, réunis au garde-à-vous chaque matin devant le drapeau pour chanter la Marseillaise. De fait, compte tenu de l’affligeante banalité des occupations quotidiennes qui font office de remplissage – quand elles ne tournent pas au ridicule (l'an passé, en Moselle, les volontaires du SNU s’essayant à la traite des vaches sous le regard extasié du recteur d’académie ; aujourd'hui, la mobilisation pathétique des personnels de l'Education nationale dans le rôle - raté - d'animateurs de colonies de vacances) – et comme, d’autre part, il est difficile de prendre au sérieux l’impossible mission dite « d’intérêt général » – en réalité une coquille vide – censée prolonger le séjour dit « d’intégration », le SNU, c’est d’abord cela : la mise en scène d’une jeunesse militarisée et patriotique, disciplinée, un message adressé à une opinion publique nostalgique du service militaire, fantasmé comme le garant d’un ordre civique perdu.
Note de blog initialement parue le 02/07/2021