Utiliser le scandale Bétharram pour instruire le procès de l’enseignement privé ? D’aucuns n’ont pas tardé à s’y essayer, contribuant alors à occulter la question pourtant primordiale de la violence éducative.
" Notre « crise d’identité », vraie ou supposée est, à bien des égards, une crise de l’imaginaire historique et de la vision de la chose publique. Quelle histoire commune et plurielle permettrait ici et là de lutter contre les fanatismes, les haines ou la simple désaffection ? " Suzanne Citron
Utiliser le scandale Bétharram pour instruire le procès de l’enseignement privé ? D’aucuns n’ont pas tardé à s’y essayer, contribuant alors à occulter la question pourtant primordiale de la violence éducative.
Violence de l’école ou violence des élèves ? Si peu sensibles au drame vécu par des générations d’élèves à Bétharram et ailleurs, plusieurs initiatives publiques récentes renversent les responsabilités : à l’école, le danger vient d’abord des élèves.
La complaisance manifestée par l’Éducation nationale et les pouvoirs publics pour Bétharram tranche singulièrement avec la brutalité de rigueur pour les établissements musulmans, faisant voler en éclat les leçons de morale sur les « valeurs de la république » à l’école.
Si les violences subies pendant plusieurs décennies par des élèves d’un lycée-collège privé près de Pau remettent sévèrement en cause les responsables de cette institution, il est incontestable qu’elles débordent du cadre des déviances sexuelles pour s’inscrire dans la continuité des violences éducatives aussi vieilles que l’école.
Comme c’est presque toujours le cas lorsqu’il s’agit de la justice des mineurs, la proposition de loi déposée par Attal n'a en réalité qu'un lointain rapport avec la réalité du problème qu'il prétend traiter. Partant d’une appréciation fallacieuse de la délinquance des mineurs – jamais étayée autrement que par des faits isolés dont se délectent les médias – la proposition met à mal l’ordonnance de 1945, déjà bien écornée par les multiples attaques dont elle a fait l’objet notamment depuis une vingtaine d’années : tout en restant mineurs, c’est-à-dire privés de tout droits civils et politiques, les mineurs en question, l’« excuse de minorité » supprimée, devraient être jugés et condamnés comme des majeurs. Cherchez l’erreur…
Entre mémoire collective et histoire, l’objectif affiché par l’Éducation nationale à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, légitime quand il s’agit de faire connaître une tragédie du passé, est beaucoup plus ambigu lorsqu’il se voit chargé d’une dimension mémorielle collective empêtrée dans ses contradictions.
En janvier 2015, l’attentat contre Charlie avait trouvé son coupable : l’école, où, selon la malheureuse formule du Premier ministre de l’époque, « on a laissé passer trop de choses… ». Avec l’injonction à être Charlie, l’école tombait dans un piège d'où, dix ans plus tard, elle ne s’est pas relevée. De Charlie à la révolution conservatrice de Blanquer, il n'y avait que deux ans...
Le RN premier parti de France : ce n’est plus un cauchemar, c’est une réalité. Refuser de poser la question de savoir comment le cauchem...