" Notre « crise d’identité », vraie ou supposée est, à bien des égards, une crise de l’imaginaire historique et de la vision de la chose publique. Quelle histoire commune et plurielle permettrait ici et là de lutter contre les fanatismes, les haines ou la simple désaffection ? " Suzanne Citron
dimanche 17 juillet 2022
Rafle du Vel'd'Hiv : une commémoration qui passe à côté de l'essentiel
jeudi 14 juillet 2022
Obligatoire et punitif, le SNU est d'abord une servitude militaire
Des pompes infligées de nuit à tout un groupe de jeunes de 15 à 17 ans, sous les hurlements d’un militaire en retraite promu éducateur par la grâce du SNU ? Ce n’est pas la première fois, dans la courte histoire du SNU, que des punitions collectives – par ailleurs interdites dans l’Education nationale – sont remises au goût du jour par un encadrement nostalgique de la vie de caserne, de son folklore et de ses brimades. Mais ici, c’est un lycée (Jean Rostand, à Strasbourg) qui tient lieu de caserne, c’est le rectorat qui organise, c’est l’Education nationale qui paye et qui met en œuvre un dispositif officiellement présenté comme le couronnement de toute une éducation qui s’affiche avec satisfaction comme civique et morale. En dépit des dénégations (« il n’y a pas de militarisation… » affirme le ministre), dans le SNU, la dimension militaire et identitaire reste prégnante ; avec le recul de trois années d’expérimentation, on peut même affirmer qu’elle l’emporte sur toute autre préoccupation, renforcée par le profil très spécifique des jeunes volontaires majoritairement intéressés par les métiers en uniforme ou appartenant (pour un tiers d’entre eux) à une famille de militaires.
Cet aspect du SNU faisait l’objet d’une note de blog parue il y a presque quatre ans (26/10/2018). S'il faut l'actualiser c'est pour mentionner la facilité avec laquelle l'Education nationale s'est coulée dans ce moule militaire...
lundi 4 juillet 2022
SNU : surveiller et soumettre
Sarah El Haïry reconduite à un secrétariat d’Etat spécialement consacré « à la jeunesse et au SNU », c’est la perspective, en dépit de l’échec flagrant d’un dispositif qui tourne à la pantalonnade, d’une généralisation de l’encasernement des jeunes. La perspective également d’un budget de 3,5 milliards € soutirés à l’Education nationale. Se pose aujourd’hui la question de savoir si l’absence de réaction forte des milieux éducatifs et enseignants relève de l’indifférence, de l’inconscience ou de la complaisance. Car depuis 4 ans que les grandes lignes du SNU ont été adoptées, le silence assourdissant de la mouvance éducative (avec quelques exceptions auxquelles je présente mes excuses pour cette généralisation...) fait quand même problème.
Cette note de blog en date du 20/09/2018 se voulait déjà comme une note de synthèse....
dimanche 3 juillet 2022
Ecole obligatoire : une société brutalisée
Avec la préparation de la rentrée 2022, on entre dans le dur de la loi sur l’école obligatoire : mise en œuvre par une administration brutale, tétanisée par la peur de déplaire à la hiérarchie, plus soucieuse d’obéir aux ordres que de faire preuve d’un minimum de sens critique, cette loi confirme toutes les craintes que son élaboration – dans un mélange d’irrationalité et de dogmatisme – avait fait naître. Une scolarisation obligatoire imposée de force à un moment où, comme on devrait pourtant s’en rendre compte, la forme scolaire de l’éducation montre toutes ses limites. Je fais remonter 2 notes de blog rédigées dans le contexte de la préparation de cette loi (octobre 2020 – février 2021).
vendredi 1 juillet 2022
DNB 2022 : l’éducation morale et civique en service commandé
Pathétique et sidérant. Pour la session 2022 du DNB, l’épreuve d’EMC infligée aux candidat.es de la série professionnelle est directement inspirée par les principes de l’éducation à la défense définis il y a tout juste 40 ans (11/07/1982) par les deux ministères de l’Education et de la Défense et depuis jamais remis en question, principes qui réduisent à néant la dimension morale et civique d’un enseignement qui n’en finit pas d’être la caricature de ce qu’il prétend être.
Le venin dans les têtes, le venin dans l'école
Le RN premier parti de France : ce n’est plus un cauchemar, c’est une réalité. Refuser de poser la question de savoir comment le cauchem...
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Curieuse par sa genèse – terminée en 1978 mais refusée par plusieurs éditeurs – cette publication posthume de Suzanne Citron (2024) inté...
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Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a répondu favorablement à la demande ubuesque d’Attal de « tester » l’uniform...
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Avec ce petit livre (155 pages), écrit avec la clarté et la concision propres à un auteur qui connaît son sujet, Matthieu Calame, qui do...