vendredi 10 mai 2024

8 mai 1945 : une commémoration scolaire hors sujet

 

Qu'un certain type d'éducation puisse conduire à Auschwitz : la question, régulièrement posée depuis 1945, vient percuter les certitudes d’un très contestable devoir de mémoire exigé par une Éducation nationale qui ne semble guère avoir retenu les leçons d’une époque qui confondait éducation et obéissance.

mercredi 8 mai 2024

Ecole et extrême-droite : une solution finale au problème musulman

La proposition de loi déposée par le RN visant « à exclure définitivement des établissements ordinaires (sic) les élèves convaincus de menées islamistes », est une étape de plus dans la surenchère populiste ciblant l'école, cette proposition d'extrême-droite s'inscrivant dans la logique de la politique gouvernementale.

samedi 4 mai 2024

Des élèves "ensauvagés" ... au collège de La Flèche au XVIIIe siècle

 

Des élèves de plus en plus violents ? Une « explosion » des violences scolaires ? Comme toujours en la matière, l’instrumentalisation politique d’un petit nombre de faits divers, complaisamment entretenue par des médias (tout autant irresponsables que les réseaux sociaux) qu’aucun scrupule déontologique ne retient, réussit à donner à une opinion publique peu exigeante une image caricaturale, quasi apocalyptique, d’une école en proie à une jeunesse que plus rien ne retiendrait, une jeunesse prédélinquante (Attal), en voie d’ « ensauvagement ». De façon significative, cette rhétorique catastrophiste se réfère plus ou moins implicitement à un ordre scolaire fantasmé, reconstruit à partir de l’image d’un passé idyllique qu’il suffirait de restaurer, une image pourtant démentie par la quasi-totalité des témoignages directs laissés par l’école des siècles passés.

mercredi 24 avril 2024

Les internats d’Attal : d'abord une affaire d'images...

 

Assimiler échec scolaire et délinquance, internat et prison : avec Attal, tout est possible. Sauf la honte... A force de rentrer dans les pitoyables combines du Premier ministre, de quoi l’Éducation nationale est-elle le nom ?

lundi 22 avril 2024

Avec l’école en victime expiatoire, Attal recycle le pire de l’extrême-droite

 

D’Attal, on croyait avoir tout vu, tout entendu. Concernant l’école, ses annonces à l’emporte-pièces sur l’obéissance comme vertu cardinale, sur la tradition fantasmée en matière pédagogique, ses attaques virulentes contre les élèves musulmans, étaient reçues comme la participation d’un politicien sans scrupules à la chasse à l’électorat d’extrême-droite dans la perspective des prochaines présidentielles, sa seule véritable préoccupation. Au point de reprendre intégralement à son compte le programme éducatif du RN. Mais à Viry-Châtillon (18/04/2024), dans une logorrhée d’une violence ahurissante, indigne d’un chef de gouvernement responsable, Attal a franchi des limites qu’on croyait ne jamais atteindre.

dimanche 14 avril 2024

SNU : la faute de l'Education nationale

 Mise à jour de la note de blog du 04/01/2024

 

Des jeunes en uniforme, au garde-à-vous devant le drapeau aux accents de la Marseillaise : l’extrême-droite en rêvait, Macron le fait. Après 6 ans de mise en place laborieuse d’un dispositif qui n’a jamais rencontré le public visé, 6 ans de battage médiatique, de communication infantilisante autour d’un projet qui tourne à vide en dépit de son coût prohibitif, le SNU – en attendant une généralisation retardée par des considérations budgétaires et logistiques – devient obligatoire : il l’est en tout cas pour les lycéen.nes de Seconde qui, dans quelques semaines, parce qu’ils n’auront pas trouvé de stage de fin d’année, se verront dans l’obligation de subir une période d’encasernement dont on ne connaît aujourd’hui d’équivalent dans aucun pays démocratique. Avec cette singularité qui semble avoir échappé à beaucoup : le transfert institutionnel et budgétaire à l’Éducation nationale d’une forme d’embrigadement, d’endoctrinement qui était autrefois à la charge de l’armée. Avec la mise au pas de la jeunesse autour d'une mystique identitaire, c'est aussi le service public d'éducation qui change de nature.

On sait déjà depuis longtemps, depuis l’annonce de la création du SNU – ce que les rapports de l’INJEP confirment en filigrane – que les objectifs mis en avant, n’ont pas résisté à l’épreuve des faits : mixité sociale, culture de l’engagement, solidarité, insertion sociale et professionnelle, bilan scolaire et sanitaire, autant de justifications laborieuses qui se sont égarées en chemin au fil des séjours dits d’intégration ou des missions d’intérêt général. Sauf, bien sûr, à confondre mixité sociale et uniforme, engagement des jeunes et inscription d’une poignée d’entre eux à un séjour dont la finalité échappe aux premiers concernés. Un engagement qui, en devenant obligatoire sous peine de sanctions, devient en réalité une brimade.

mardi 9 avril 2024

Ecole et extrême-droite : un terreau favorable



Mise à jour de la note du 14/09/2023
 

Printemps 2002 (une autre époque…) : la présence de J.-M. Le Pen au second tour des présidentielles provoquait une formidable commotion nationale où l’effroi le disputait à l’incrédulité. Quelques jours plus tard, des manifestations de masse préfiguraient le rejet électoral massif de l’extrême-droite au second tour de scrutin. Il aura fallu bien peu de temps pour que ce rejet se transforme en complaisance, en complicité, en indifférence, en fatalisme… Toute une gamme d’attitudes qui aura accompagné la banalisation d’une extrême-droite qui peut, sans optimisme excessif, envisager la suite de l’histoire. Mais si l’extrême-droite a cessé de faire peur – la figure policée de la fille remplaçant celle, inquiétante, de son baroudeur de père – c’est surtout parce que son idéologie, ses valeurs, ses thèmes de prédilection, ont atteint très rapidement une large partie de la société, un transfert encouragé par une classe politique aveugle et/ou pusillanime prétendant lutter contre l’extrême-droite en reprenant ses idées. De façon significative, cette banalisation a trouvé un terrain d’élection autour de l’école. Laïcité identitaire et punitive, conception du civisme fortement centrée sur une communauté nationale imaginaire, vision autoritaire de l’éducation : les chemins de l’extrême-droite ont, ces dernières années, croisé ceux de l’école. La visibilité des symboles nationaux sur les murs de l’école, le culte de la Marseillaise, la participation de plus en plus obligée des élèves à des commémorations bien davantage patriotiques et militaires qu’historiques, la perspective d’un SNU généralisé, loin d’être un épiphénomène, sont plutôt le signe d’une éducation civique fortement dévoyée par un système de pensée qui est également celui de l’extrême-droite. Pas seulement de l’extrême-droite, certes mais ce n’est pas une excuse…

Le venin dans la plume, le venin dans l'école

Le venin dans la plume, le venin dans l'école

  Avec plus d’un tiers des électeurs votant au premier tour pour Zemmour, Le Pen ou Dupont-Aignan, la victoire finale de l’extrême-droite ...