Pour apprécier à sa juste valeur la condamnation de Sarkozy, il faut remonter une vingtaine d’années en arrière, plus précisément à une époque où un ministre de l’Intérieur (de 2002 à 2004, puis 2005 à 2007) sans envergure ni compétences remarquables mais dévoré d’ambitions a commencé à percer dans l’opinion publique. Construite essentiellement sur la dénonciation de la délinquance et tout spécialement de celle des mineurs promue au rang de menace existentielle pour tout un pays, la fulgurante carrière politique de Sarkozy, généreusement étayée par les médias qui ont élevé ce thème au cœur de leur information, prend aujourd’hui tout son sens, un sens qui n’est guère à l’honneur de tous ceux qui ont fait d’un délinquant (sans doute multirécidiviste) un honorable chef d’état.