jeudi 15 août 2024

La Marseillaise à l'école, héritage révolutionnaire ? Un anachronisme

La Marseillaise revendiquée comme « hymne révolutionnaire » est-elle légitime dans le cursus scolaire des élèves et les programmes officiels de l’Éducation nationale ? Sans rien changer à sa phraséologie d’origine, une Marseillaise « de gauche », populaire, autorise-t-elle à dénoncer comme une « récupération » la ferveur dont elle jouit à droite et à l’extrême-droite ? Cette option, régulièrement avancée chez les militants de gauche et, autant qu’on puisse en juger, dans un milieu enseignant qui a toujours fait preuve d’une solide complaisance pour les prescriptions officielles sur le sujet, met en avant le contexte historique de la composition de la Marseillaise, censé justifier, près de deux siècles et demi plus tard, son apprentissage obligatoire. Ce faisant, l’anachronisme n’est pas loin car chanter la Marseillaise en 2024 – surtout lorsqu’il s’agit d’une prescription administrative – ne peut pas avoir la même signification qu’en 1792.

dimanche 11 août 2024

Aux JO comme à l'école, en finir avec la Marseillaise

 

Avec les JO, drapeaux et hymnes nationaux agités et clamés jusqu’à l’overdose. Comme une évidence, comme s’il n’existait pas d’autres moyens de manifester sa joie collective. Comme si le bonheur d’être ensemble ne pouvait s’exprimer qu’à travers l’image du sang impur qui abreuve les sillons. Comme si toute société, pour faire du commun, n’avait jamais rien imaginé de plus approprié que le recours forcené à une identité nationale dont l’histoire est effectivement celle du sang versé...inutilement.

mercredi 7 août 2024

Wolfgang Amadeus, l'élève au centre...

 

Un brin d’anachronisme dans cette note de blog ? Sans doute mais pas tant que ça. Après tout, même à deux siècles et demi de distance, l’enfance de Mozart garde encore une dimension de mystère à laquelle l’inépuisable (et inutile ?) controverse entre l’inné et l’acquis n’est pas près de mettre fin. Comment devient-on Mozart ? L’auteur de ces lignes n’ayant ni les compétences ni la prétention pour répondre à la question, laisse ici la parole à Marianne Mozart, la grande sœur – la Nannerl des chroniques – ainsi qu’à Andreas Schachtner, trompette à la cour de Salzbourg et ami de la famille. Avec surtout, en filigrane, la présence du père, Léopold, musicien reconnu, le seul maître du petit Wolfgang pendant ses années d’apprentissage, Léopold, que d’aucuns, aujourd’hui, auraient tôt fait de considérer comme un irresponsable « pédagogiste »…

vendredi 2 août 2024

Corporatisme et enseignement de l'histoire (Suzanne Citron)

 

Dans un article publié en 1977 (1), Suzanne Citron s’intéresse aux réflexes corporatistes qui caractérisent la Société des professeurs d’histoire et de géographie de l’enseignement secondaire (SPHG, fondée en 1910, devient en 1975 Association des professeurs d’histoire et de géographie, APHG), une tendance forte qui conduit à des compromissions politiques (non remise en cause du colonialisme, par exemple) et à un blocage pédagogique, une résistance aux changements initiés ou souhaités notamment par Jean Zay ou, à la Libération, par Langevin-Wallon.

Presqu’un demi-siècle plus tard, cette analyse de Suzanne Citron trouve sans difficulté son prolongement dans la constatation d’une persistante inhibition autour du fétichisme des programmes scolaires ou de la formation des enseignants.

Le venin dans les têtes, le venin dans l'école

  Le RN premier parti de France : ce n’est plus un cauchemar, c’est une réalité. Refuser de poser la question de savoir comment le cauchem...