De Berlin, où il est un jeune magistrat stagiaire, Sebastian
Haffner observe avec effroi les événements qui se déroulent en Allemagne au
cours des premiers mois de 1933 : avec une rapidité sidérante, la mise en
place d’un régime de terreur qui ne ressemble à nul autre. Une terreur qui vise
les opposants réels ou potentiels (à ce moment, Hitler, quoique chancelier depuis le 30 janvier, n’est
pas majoritaire en Allemagne) mais surtout un groupe humain. Si l’antisémitisme
n’est pas une invention allemande, le nazisme a su lui donner une dimension
proprement systémique, institutionnelle et juridique ce dont Haffner a parfaitement
conscience. Haffner n'est pas historien – juste un témoin lucide et intuitif ; il quittera
l’Allemagne en 1938 – mais le nazisme ne porte-t-il pas une dimension qui échappe,
par certains côtés, aux canons de l’analyse historique ? Ce qu’a déjà remarqué Alice Miller lorsqu’elle met en relation le sort des juifs avec l’éducation
reçue par leurs bourreaux.
" Notre « crise d’identité », vraie ou supposée est, à bien des égards, une crise de l’imaginaire historique et de la vision de la chose publique. Quelle histoire commune et plurielle permettrait ici et là de lutter contre les fanatismes, les haines ou la simple désaffection ? " Suzanne Citron
dimanche 29 janvier 2023
1933 - 2023...
samedi 14 janvier 2023
Egalité et uniforme scolaire : attention, arnaque !
Des heures d’un débat ubuesque à l’Assemblée nationale, une
bonne demi-douzaine de propositions de loi déposées ces derniers mois au Parlement,
une presse complaisante que le sujet fait manifestement saliver : avec l’uniforme
scolaire, la bouffonnerie s’incruste dans le débat politique. Avec cette nuance,
qu’en politique la bouffonnerie est aussi un projet politique et que lorsqu’elle
fait rire, c’est involontairement.
mercredi 4 janvier 2023
Refuser le SNU : pour les éducateurs, une obligation morale
Après 5 ans de mise en place laborieuse d’un dispositif qui
n’a jamais rencontré le public visé (en 2022, 32 000 volontaires sur un
potentiel de 2 400 000 jeunes concernés), 5 ans de battage
médiatique, de communication infantilisante autour d’un projet qui tourne à
vide en dépit de son coût prohibitif, le SNU serait donc généralisé, imposant à
l’ensemble de la jeunesse une obligation dont on ne connaît aujourd’hui
d’équivalent dans aucun pays démocratique. Mais surtout dans aucun système
éducatif. Des jeunes en uniforme, au garde-à-vous chaque matin devant le
drapeau aux accents de l’hymne national : avec le SNU, il ne s’agit pas
d’une simple toquade folklorique mais d’une mise au pas de la jeunesse autour
d’une mystique identitaire. Avec cette singularité qui semble avoir échappé à
beaucoup : le transfert structurel et budgétaire à l’Education nationale
d’une forme d’embrigadement, d’endoctrinement qui était autrefois à la charge de
l’armée.
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