Ouverture d’un camp de concentration pour migrants à Saint-Pierre-et-Miquelon, réouverture d’un bagne en Guyane, prisons de toujours plus haute sécurité etc : à droite, le concours Lépine de la sécurité bat son plein, dans une surenchère sans fin avec l’extrême-droite, une course où sécurité et justice s’effacent et s’annihilent derrière la punition et la vengeance qui en changent la nature.
Ouverture d’un camp de concentration pour migrants à Saint-Pierre-et-Miquelon, réouverture d’un bagne en Guyane, prisons de toujours plus haute sécurité pour narco-trafiquants et assimilés, incarcération immédiate de mineurs délinquants etc : à droite, le concours Lépine de la sécurité bat son plein, dans une surenchère sans fin avec l’extrême-droite, une course où la sécurité s’efface et s’annihile derrière la punition et la vengeance qui en changent la nature.
De fait, dans l'annonce par Darmanin de la réouverture du bagne en Guyane – car il faut bien appeler les choses par leur nom – une obsession l’emporte sur tout le reste : transférer 15 détenus prétendument « radicalisés » d'une prison métropolitaine dite « de haute sécurité » vers une autre prison de même type mais dans un environnement hostile, difficile à vivre (la forêt amazonienne), n'a manifestement pas d'autre objectif que de les faire souffrir davantage et de donner cette souffrance en spectacle à l'opinion publique. Car c’est bien la souffrance qui est mise en avant comme élément vendeur, aussi bien par Darmanin (« un régime carcéral extrêmement strict ») que par Wauquiez (le climat froid de Saint-Pierre-et-Miquelon…). Avec cette annonce – réservée à un journal d’extrême-droite, ce qui n’est pas anodin – il ne s'agit plus de renforcer la sécurité d'un pays ni même de tranquilliser l’opinion publique mais de jouer sur ses instincts les plus bas, ceux qui font jouir de la souffrance imposée à l’autre. Quelque chose qui s’inspire, à défaut de reproduire, du spectacle toujours public des châtiments d’Ancien Régime, des bagnes militaires de la république (Biribi), de Guantanamo ou, aujourd’hui, des inhumaines prisons salvadoriennes que les médias d’extrême-droite s’acharnent à présenter comme transposables en France. En France où, aujourd’hui, dans une indifférence quasi générale, le sadisme, composante incontournable de tous les fascismes, se fait outil politique.
Il n’échappe à personne que cette surenchère punitive s’inscrit dans un contexte politique tourné vers les élections, pour la tête du LR ou les présidentielles. A droite comme à l’extrême-droite, chacun construit sa carrière sur la punition comme élément régulateur de la société. Une société qui doit être bien malade pour se laisser abuser par une parole publique aussi brutale qu’irrationnelle.
Et pendant ce temps-là, bien sûr, le délinquant Sarkozy peut purger sa peine au Cap Nègre, tandis que la délinquante Le Pen purge la sienne dans les couloirs du Palais-Bourbon.
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