Des manifestants effectivement très jeunes, échappant à tout contrôle : pour l’école, le retour de bâton ne devrait guère se faire attendre, comme à chaque fois que des désordres politiques et/ou sociaux conduisent les pouvoirs publics, en phase avec une large partie de l’opinion, à désigner un bouc émissaire plutôt qu’à se remettre eux-mêmes en cause. Comme à l’accoutumée, à l’école, le tour de vis prendra l’allure d’une imploration/déploration morale et civique déclinant l’inépuisable filon des valeurs de la république. Comme à l’accoutumée, on fera semblant d’ignorer que non seulement l’éducation dite morale et civique (EMC) fait depuis toujours, sous des modalités et des appellations diverses, l’objet de prescriptions officielles mais qu’elle a pris, tout spécialement depuis 2015, lorsque l’école avait été déclarée responsable des attentats terroristes, une dimension proprement obsessionnelle, l’Education nationale charriant un flot continu d’injonctions, de directives, d’instructions, chargées de remettre la jeunesse (mais pas ses aînés…) dans le droit chemin. Mais la vérité est cruelle : ces jeunes émeutiers qui pillent, vandalisent, incendient, ces élèves de collèges et lycées, ont tous été biberonnés aux valeurs de la république, ils ont tous chanté la Marseillaise, ils ont tous récité leur leçon. Pour des résultats qui ne sautent pas aux yeux. Dans ces conditions, avant de rajouter une louche de valeurs de la république – ce qui ne manquera pas d’arriver – il serait sans doute pertinent d’interroger leur énonciation scolaire. C’est l’objet de cette note de blog (déjà publiée le 23/10/2020) qui s’intéresse aux derniers programmes d’EMC. En attendant les prochains qui ne sauraient tarder…
" Notre « crise d’identité », vraie ou supposée est, à bien des égards, une crise de l’imaginaire historique et de la vision de la chose publique. Quelle histoire commune et plurielle permettrait ici et là de lutter contre les fanatismes, les haines ou la simple désaffection ? " Suzanne Citron
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